[ N°1 ] VOEUX ARDENS

La « Bibliotheca Albassiana » de l’Association des Patrimoines d’Aubais vous présente une histoire d’un autre temps. C’était un 1er janvier 1736 : des écrits plein de grâce émanant du Curé de Junas et adressé au Marquis.

Le curé de Junas présente ses voeux au marquis d’Aubais pour la nouvelle année 1736. Junas fait partie du marquisat d’Aubais et donc, le curé doit un certain respect vis à vis du seigneur de son village. De là à faire tant de grâce au marquis…

« Compliment fait à Monsieur le marquis d’Aubais par monsieur de MASSILIAN, curé de Junas, accompagné de Mrs les consuls et habitans dudit lieu, le 1er janvier 1736 (1) :

vous sçavez qu’il y a, pour les grands comme pour le reste des hommes, une grandeur plus durable que celle cy à desirer, et ne sont ce pas. Monsieur, ces verités eternelles qui dirigent vos conseils, qui santifient vos entreprises et qui il reste, vous rendent, par une magnanimité noble, superieur a tous les evenemens. C’est ce qui fait admirer en vous les rares talens de la nature avec les dons précieux de la grace, cette bonté et cette grandeur d’ame qui sont les fruits d’une illustre naissance, et l’on voit en vous parfaitement d’accord les hautes sciences et la piété la plus pure, la plus humble et la plus solide : l’amour que vous avès pour les belles lettres ne diminue rien de votre vigilance paternelle, et l’on peut dire que vos vertus et vos travaux vous rendent egalement la gloire de la noblesse et l’ornement de votre siecle.
Que l’histoire apprenne à la postérité que toujours maître de vous meme, vous donnés dans toutes vos paroles, et meme dans toutes vos actions les veritables regles de la sagesse.
Mais je ne viens pas icy pour faire votre éloge. Il faudrait une bouche plus eloquente que la mienne pour parler dignement de vos eminentes qualités.
Mon dessein est uniquement de vous supplier, Monsieur, de recevoir favorablement, les voeux ardens que nous faisons à ce renouvellement d’année, que le ciel repande sur votre digne et illustre personne, sur celle de Madame la Marquise et sur toute votre noble et ancienne famille, les effets des promesses que Dieu avoit faites à un homme selon son coeur, c’etoit le Roi David qui nous dit dans son Psaume CXXVII que c’est ainsi, que celui qui craint le seigneur comme vous. Monsieur, sera comblé de ses plus saintes Benedictions : Ecce sic Boiredictus homo quitimet dominum, que vos enfans et les enfans de vos enfans seront assis autour de votre table comme de jeunes olliviers qui sont au bord d’une prairie agréable, que vos jours seront prolongés afin que vous ayés la consolation de voir la perfection de vos eloquens ouvrages, et de vos magnifiques entreprises, de voir une longue et heureuse postérité, en la persoune de ce digue héritier, non seulement de vos richesses, mais principalement de vos merites, de vos belles qualités, et de vos rares vertus, et qu’ensuite vous avez le bonheur, en recompense de tant de tant de bonnes oeuvres que vous operès, de jour de la sainte Sion. Ce sont des souhaits sincères de vos vassaux qui vous sont parfaitement soumis, et de celuy qui a l’honneur de vous etre entieremeut devoué. »

Auteur : François Lavergne

Historien amateur, passionné et éclairé, François, co-Président de l’association, et par ailleurs aubaisien accomplit un formidable travail de recherche et de collectionne depuis de nombreuses années objets et documents relatifs à l’histoire d’Aubais. Conférencier et guide à ces heures perdues, son patient et minutieux travail de recherche est à l’origine de cette série Biblioteca Albassiana.